Suite à l’évacuation de personnes exilées survenue place de la République le 23 novembre dernier, le Conseil de Paris a adopté aujourd’hui un vœu réclamant, à l’Etat, la mise à l’abri des personnes exilées. Les écologistes profitent de l’adoption de ce vœu pour réaffirmer leur consternation face à la demande, par les maires (LR) des XVe et XVIIe arrondissements de Paris, d’un « moratoire » sur l’accueil des migrant·es dans leurs arrondissements, faite par courrier le lendemain de cette évacuation.
En 2019, près de 180 000 demandes d’asile ont été adressées à la France, un nombre en hausse constante et rapide ; pourtant, seule une sur cinq a abouti. Ces exilé·es ont pour une bonne partie d’entre elles/eux tout quitté — y compris des membres de leur famille — pour fuir la pauvreté, les horreurs de la guerre, les conséquences des dérèglements climatiques ou la persécution avec l’espoir d’une vie meilleure au « pays des droits de l’Homme ». Pour beaucoup, la réalité du quotidien en France, ce sont cependant des abris de fortune dans des conditions insalubres et indignes à l’instar des 2 000 personnes du campement de la place de l’Écluse à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) violemment évacué par les forces de l’ordre il y a trois semaines.
Si une partie des exilé·es a pu être redirigée vers différents centres d’hébergement de la région, près de 1000 personnes se sont retrouvées de nouveau à la rue faute de places. 500 d’entre elles, réunies Place de la République quelques jours plus tard, ont été évacuées par les forces de l’ordre dans la plus choquante des violences, sous l’autorité du préfet de Police de la ville de Paris.
Pour faire face à cette urgence, la Ville de Paris a proposé la mise à disposition des halles vides du Parc des Expositions (XVe) et de l’Espace Champerret (XVIIe) pour mettre à l’abri les exilé·e·s en cette période de trêve hivernale. L’idée a été néanmoins accueillie avec hostilité par les maires (LR) de ces deux arrondissements qui ont réclamé un « moratoire » sur l’accueil des migrants, laissant ce devoir de solidarité aux arrondissements du Nord-Est parisien, déjà fortement mis à contribution et contribuant ainsi à un cloisonnement de la misère.
« Ce refus de Philippe Goujon et Geoffroy Boulard de mettre à l’abri ces personnes exilées est totalement incompréhensible et honteux » s’indigne Aminata Niakate, conseillère de Paris et élue dans le XVe arrondissement. « Cette situation terrible rappelle la véritable urgence : instituer des droits internationaux pour les migrant·es. C’est de cette manière que les mouvements migratoires ne seront plus considérés comme une menace par les uns ou une utopie par les autres. C’est une des clefs pour construire le monde de demain dans un contexte de crise climatique et économique.» développe Karina Perez – conseillère du XVIIe arrondissement et élue métropolitaine.
Suite au rejet de cette proposition de mise à l’abri par la Préfecture de région, les écologistes parisien·nes demandent en effet qu’État et Région prennent pleinement leurs responsabilités afin de permettre un accueil digne et inconditionnel pour ces populations particulièrement vulnérables. Le gouvernement doit rompre avec cette politique indigne et coûteuse. « Privilégions des solutions durables d’accueil et d’accès aux droits humains fondamentaux tels que la santé, le travail, l’éducation et une alimentation saine plutôt que les investissements dans des technologies de traque et de surveillance » concluent Emma Ayout et Antoine Alibert, co-secrétaires d’EELV Paris.
Aminata Niakaté – Conseillère de Paris EELV du XVe,
Karina Perez – Conseillère du XVIIe et de la Métropole du Grand Paris,
Emma Ayout et Antoine Alibert – Co-secrétaires EELV Paris
Le groupe local EELV Paris XVe