Au Conseil de Paris de novembre sera examinée une délibération qui propose de déclasser une parcelle pour permettre la construction par le promoteur Unibail-Rodamco de la Tour Triangle, une tour de 180 m à proximité de la porte de Versailles.
Les élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP) rappellent leur farouche opposition à ce projet anti-écologique. « Construire une tour de bureaux à l’heure où la priorité doit être donnée au logement et alors que le foncier est rare à Paris est une aberration, critique David Belliard, coprésident du GEP. Paris ne doit pas aller dans le sens contraire de l’histoire en construisant une tour. Une ville écologique doit être tournée vers l’avenir et redonner du sens au projet urbain en répondant aux besoins de ses habitant-e-s. Les Parisien-ne-s souhaitent avant tout des logements, des espaces verts et des espaces de respiration. »
L’offre de bureaux est pourtant suffisante en Île-de-France. En 2 ans, le nombre de bureaux vides en IDF a augmenté de 15 %, d’après une étude de l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie). « À l’heure de la construction de la métropole, bâtir une tour de bureaux à Paris entre dans une logique de concurrence entre les villes franciliennes. Construire Triangle, c’est vider plus de bureaux en petite couronne pour en remplir à Paris », ajoute Yves Contassot, conseiller de Paris.
Alors que le débat aura lieu lors du Conseil de Paris des 17, 18 et 19 novembre, on assiste à de nombreuses interventions dans la presse de la maire de Paris, des architectes, et même à une exposition et une conférence au pavillon de l’Arsenal pour présenter le projet. « Le déferlement des lobbies en faveur de la tour Triangle qui précède ce Conseil de Paris montre bien à qui elle va profiter : aux promoteurs et au Medef. Sûrement pas aux Parisiennes et aux Parisiens, insiste Anne Souyris, coprésidente du GEP. Ces pressions sont regrettables à l’approche d’un débat démocratique. »
Malgré les chiffres très parcellaires avancés par les architectes, on estime par ailleurs que les tours, aussi vertueuses écologiquement soient-elles, sont, sur 50 ans, au moins 7 fois plus énergivores que des bâtiments de bureaux « classiques », à cause notamment :
- des ascenseurs qui représentent jusqu’à 15% de la consommation totale d’électricité
- du fait qu’elles sont vitrées, ce qui demande un chauffage ou une climatisation excessive qui peut représenter jusqu’à 40% de la consommation de la tour
- des travaux et changements de matériaux qui sont plus réguliers.
Les écologistes n’ont pas changé d’avis. Ils dénoncent depuis les prémices de ce projet d’Unibail/Rodamco une gabegie financière et une absurdité écologique. La priorité doit rester au logement et non à une tour qui n’a rien d’écologique.
Communiqué du groupe écologiste de Paris (GEP) 6 novembre 2014